HISTORIQUE :
L’orgue de la Basilique Notre
Dame des Tables a été construit par le facteur d’orgues Dom Bedos de Celles
(1709-1779) pour l’Abbaye bénédictine de St Thibéry, près de Béziers dans l’Hérault, où il a
résidé de 1751 à 1759.
A la Révolution française,
l’ancienne Église Notre Dame des Tables, place Jean Jaurès, est détruite. La
nouvelle paroisse s’installe dans l’ancienne chapelle du collège des Jésuites
et veut se doter d’un orgue prestigieux. Elle essaie d’abord de récupérer
celui de l’Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert qui défend son bien, puis
celui de l’Abbaye de Saint-Thibéry. Le Montpelliérain Cambacérès, ancien Consul
de Bonaparte devenu archi-chancelier de l’Empire, ordonne le transfert de
l’orgue qui est installé à Montpellier en 1805 par un facteur dont on ignore le
nom et qui serait peut-être Jean-François L’Épine.
D’après Norbert Dufourcq, l’orgue
originel possédait 2 claviers (GO et positif). On ne connaît pas sa composition
exacte. Déjà en 1782, Jean-Pierre Cavaillé effectue une première restauration,
mais on ignore si c’est à ce moment là que le positif de dos est rajouté.
En 1846, Prosper-Antoine Moitessier – à
qui l’on doit la belle façade de Montre actuelle – le restaure. En 1884, la Manufacture Théodore
Puget & Fils le reconstruit entièrement dans l’ancien buffet, en utilisant
un certain nombre des tuyaux d’origine (19 jeux, soit environ 650 tuyaux) mais en
les remaniant profondément (ré-harmonisation, pavillonnage, dispersion), en replaçant le Positif dans le grand corps de
buffet et en reconstruisant les sommiers, la mécanique à balancier avec
assistance, la soufflerie, la console, un certain nombre de tuyaux pour
ajouter de nouveaux jeux et deux boîtes expressives. L’orgue comprend alors
3 claviers : GO, positif expressif, récit expressif et un pédalier de 4 jeux.
Le buffet, initialement vert clair avec
des sculptures et moulures argentées puis peint en noir sous la restauration en signe de deuil de Louis XVI et Marie-Antoinette,
est gratté et teinté couleur noyer.
De nouveaux travaux sont réalisés par Maurice Puget en 1934 (ajout de 2 nouveaux jeux à chaque clavier et de 3 jeux à
la pédale). Il récupère certains tuyaux anciens, notamment dans la Fourniture ou la Contrebasse , les
remplaçant parfois par des tuyaux en plomb...
En 1974, Léopold Trosseille et Bertyl
Soutoul relèvent toute la mécanique, les sommiers du G.O. et de la Pédale , ainsi que les deux machines Barker. Ils remplacent la fourniture
du G.O. par une neuve progressive de IV
à 7 rangs, le Salicional par une Sesquialtera et suppriment les moteurs
pneumatiques du G.O. et de la
Pédale.
En 1987,
Bertyl Soutoul réalise un nettoyage du Récit[1].
En 1995, Gérard Bancells de Toulouse le
restaure dans l’esprit de l’orgue Puget en rajoutant 4 jeux neufs (GO :
cornet 5 rangs, au positif expressif : nazard 2 2/3, doublette 2, tierce 1
3/5) et en reclassant la tuyauterie de Dom Bedos parfois dispersée.
En 1975, les 19 jeux de Dom Bédos, la
tuyauterie de Moitessier (une centaine de tuyaux) et le buffet en noyer sculpté
du XIIIème siècle sont classés monuments historiques.
LE BUFFET :
Il a été conçu par Dom Bédos
lui-même. De style
« rocaille » à deux corps, en noyer, il est très original : il présente
une grande tourelle centrale trilobée en trèfle encadrée de 2 plate-faces
concaves, terminées par 2 tourelles latérales géminées, celles plus extrêmes
regardant du coté de la nef.
Ce buffet « sert de base à un groupement des plus curieux, qui oppose des
angelots aux buissons et aux roseaux dans lesquels ils se perdent […. ] fait
absolument insolite dans l’histoire de l’orgue en France, puisque l’une de ces
tourelles regarde bien la nef, mais l’autre, à 45 °, fait retour sur les
ailes. Nous retrouvons les mêmes qualités dans les sculptures qui animent
le positif à trois tourelles en forme de V, assis sur un élégant piédouche. Des
décors stylisés surplombent ses tourelles : deux anges porteurs de palmes
viennent leur répondre au buffet principal [2]».
Les sculptures seraient sans doute –mais
on n’en a pas la preuve- l’œuvre du sculpteur Dominique Ferrère qui travaillait
dans la région et vivait à cette époque à l’Abbaye de St Thibéry. Il a notamment sculpté le buffet de l’orgue
de la Cathédrale St
Fulcran de Lodève (34) construit par Jean-françois L’Épine.
DESCRIPTION
DE L’INSTRUMENT :
État
actuel : de médiocre à "tombe en ruines" selon les jours
Composition :
1er clavier : Grand-Orgue 2d clavier : Positif expressif
56
notes (Ut l à Sol5) 56 notes (Ut l à Sol5)
Montre 16 Principal 8
Bourdon 16 Bourdon 8
Montre 8 Kéraulophone 8
Bourdon 8 Flûte 4
Flûte Harmonique 8 Nazard 2 2/3
Prestant 4 Doublette
Doublette 2 Tierce 1 3/5
Fourniture IV rangs Trompette 8
Sesquialtera II rangs Clarinette 8
Bombarde 16
Trompette Harmonique 8
Clairon 4
Bourdon 16 Bourdon 8
Montre 8 Kéraulophone 8
Bourdon 8 Flûte 4
Flûte Harmonique 8 Nazard 2 2/3
Prestant 4 Doublette
Doublette 2 Tierce 1 3/5
Fourniture IV rangs Trompette 8
Sesquialtera II rangs Clarinette 8
Bombarde 16
Trompette Harmonique 8
Clairon 4
3ème clavier : Récit expressif
56 notes (Ut l à Sol5) Pédalier : à l’allemande
30 notes (Ut l à Fa3)
Bourdon 16 (déposé)
Bourdon 8 Contrebasse 16
Flûte Harmonique 8 Soubasse 16 (emprunt G.O.)
Viole de Gambe 8 Bombarde 16
Voix Céleste 8 (Ut2) Trompette 8
Flûte Octaviante 4
Flageolet 2
Plein Jeu III rangs (déposé)
Trompette Harmonique 8
Basson – Hautbois 8
Voix Humaine 8
Clairon 4
Accouplements : Pos./G.O.,
Réc./G.O., Réc./Pos., Pos.16/G.O., Réc.16/G.O.
Tirasses : Tir. G.O.,
Tir. Pos., Tir.Réc.
Expression : Positif et
récit par pédales à bascule inerte.
Trémolo : Trémolo Pos.,
Trémolo Réc.
Divers : Pédale d’orage.
Console : En fenêtre.
Traction des claviers : Mécanique à balanciers avec machine Barker pour le G.O. et le Positif.
Traction des claviers : Mécanique à balanciers avec machine Barker pour le G.O. et le Positif.
Combinaisons : Appel
G.O. /G.O., Appels d’anches Péd., G.O., Pos., Réc.
Traction des jeux : Mécanique avec tirants de registres de section circulaire et pommettes chantournées en buis aux pastilles de porcelaine pour les noms des jeux.
Tuyauterie : Plus de 650 tuyaux sont de Dom Bedos, une centaine de Moitessier, plus de 770 de Puget (1884), les restants de Maurice Puget ou de facture industrielle récente. Ces tuyaux ont été diversement harmonisés au cours des reconstructions et des restaurations successives.
Sommiers : Deux sommiers pour le G.O., un pour le Positif, un pour le Récit, deux pourla Pédale , en chêne, à gravures et registres
coulissants, de 1884. Les sommiers pneumatiques complémentaires sont de Maurice
Puget.
Alimentation vent : Ventilateur et quatre réservoirs superposés deux à deux dans le soubassement, tous à plis parallèles.
Bonne acoustique.
Traction des jeux : Mécanique avec tirants de registres de section circulaire et pommettes chantournées en buis aux pastilles de porcelaine pour les noms des jeux.
Tuyauterie : Plus de 650 tuyaux sont de Dom Bedos, une centaine de Moitessier, plus de 770 de Puget (1884), les restants de Maurice Puget ou de facture industrielle récente. Ces tuyaux ont été diversement harmonisés au cours des reconstructions et des restaurations successives.
Sommiers : Deux sommiers pour le G.O., un pour le Positif, un pour le Récit, deux pour
Alimentation vent : Ventilateur et quatre réservoirs superposés deux à deux dans le soubassement, tous à plis parallèles.
Bonne acoustique.
BIBLIOGRAPHIE
Chazotte
(P.), «L’orgue de tribune de Notre -Dame-des-Tables », in Le courrier de Notre-Dame-des-Tables, Montpellier, 1975.
Decavèle
(Jean-Pierre), «Traces subsistant des travaux de Dom Bedos dans le Midi», in Connaissance de l’orgue, n°1, Paris,
Imprimerie Blanchard, 1971.
Dufourcq
(Norbert), Le livre de l’orgue français,
t. II, « Le buffet», Paris, Picard, 1969.
Dufourcq
(Norbert), Le livre de l’orgue français,
t. III, « la facture », 2de partie, Picard, ISBN 2 – 7084-0031-2
Orgues en
Languedoc-Roussillon, tome 3, l’Hérault, ARAM-LR chez Edisud, ISBN
2-85744-314-5